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11.11.2022

14.1.2023

Toshio Shibata

BOUNDARY HUNT

Toshio Shibata

Dans cette série délicate, le Japonais Toshio Shibata repousse les frontières de sa pratique avec une expérimentation technique et chimique.

Il photographie ce que les autres essaient d’éliminer de leurs images: les infrastructures, ponts et chaussées édifiés en pleine nature par les hommes. Inspiré par les grands maîtres de la côte ouest américaine (Ansel Adams, Edward Weston et Robert Adams), Toshio Shibata, photographe japonais né en 1949, a consacré toute sa carrière au paysage. C’est à son retour au Japon, en 1979, après une formation à l’Académie royale des beaux-arts de Gand en Belgique, qu’il trouve son thème de prédilection: l’infrastructure. Barrages, ponts suspendus, renforcements de terrain et autres aménagements l’hypnotisent.

les tirages

Ville de Tachikawa, Tokyo, Japon, 2002
Chichibu City, Saitama Prefecture, 2003
Makioka Town, Yamanashi Prefecture, 2003
Nakanojo Town, Gunma Prefecture, 2000
Nakanojo Town, Gunma Prefecture, 2000
Lake Berryessa, Montecello Dam, CA, USA, 2001
Oshika Village, Nagano Prefecture, 2000
Otaki Village, Saitama Prefecture, 2000
Shingu City, Wakayama Prefecture, 2000
Okutama Town, Tokyo, 2000
Ota Ward, Tokyo, 2002
Horsetail Falls, OR, USA, 2004
Kami Village, Nagano Prefecture, 2004
Yokohama City, Kanagawa Prefecture, 2000
Otaki Village, Saitama Prefecture, 2000
Kuni Village, Gunma Prefecture, 2000
Muikamachi Town, Niigata Prefecture, 2000
Okutama Town, Tokyo, 2000
Yosemite National Park, CA, USA, 2001
Millerton Lake Dam, CA, USA, 2001
Kofu City, Yamanashi Prefecture, 2003
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Shibata choisit ses vues pour leurs possibilités picturales. A l’instar de Paul Cézanne avec la Provence ou les natures mortes, une influence majeure pour le Japonais: «Comme lui, je photographie des motifs sur lesquels on ne s’arrête pas. En prenant de la distance, le paysage vient ainsi ressembler à une nature morte.»

Il photographie ce que les autres essaient d’éliminer de leurs images: les infrastructures, ponts et chaussées édifiés en pleine nature par les hommes.

Entre 2000 et 2004, Toshio Shibata débute une période d’expérimentation pendant laquelle il retrouve le film Type 55, qu’il avait employé en tant qu’étudiant, plus de 400 prises de vue sont réalisées au Japon et aux Etats-Unis avec cette pellicule. Le procédé chimique du film produit par Polaroid provoque une rupture : lors du développement, une bordure constituée de lignes brutes quasi métalliques et de traces chimiques apparaît. Shibata décide de la conserver. Cette bordure donnera son nom à la série « Boundary Hunt » («A la recherche de la frontière») exposée pour la première fois en France à la galerie Polka . Une référence au cadre qui vient se superposer aux images, mais aussi à la quête de nouvelles frontières photographiques.

“J’ai tenté de trouver quelque chose qui n’avait jamais été vu comme un sujet photographique, le genre de choses que les autres essaient d’éliminer de leurs images.”

Avec Boundary Hunt, Shibata réinvente aussi la mise en scène de son travail. Il juxtapose différents plans, différents points de vue. Des compositions jouant sur l’extension d’une courbe qui traverse un ensemble de trois clichés disparates ou encore sur un motif géométrique décliné sous plusieurs formes et à plusieurs échelles. Un mur entier constitué de tirages contacts laisse à chacun l’occasion de créer ses propres associations et de se plonger au cœur des paysages déroutants d’un photographe qui préfère la douceur des lignes à la brutalité d’un combat environnemental. L’exposition Boundary Hunt, la recherche de frontière de Toshio Shibata, est une symphonie harmonieuse.